TROT informations N°136 : janvier / février 2002

Qualifié au mois de septembre de ses deux ans, Itou Jim n'a débuté qu'au mois d'avril suivant, troisième sur les 2475 mètres d'Angers, dans une épreuve où Iouky du Pré terminait deuxième. Il enchaîna ensuite trois victoires, une au Mont-Saint-Michel, deux à Vichy. Après avoir échoué lors de ses deux premières tentatives à Vincennes, il fut second d'Ighanian à Caen. Le Prix Harley lui permit de signer son premier succès à Vincennes, aux dépens d'Impact du Rib. Dominé dans le Prix de Pithiviers, il termina sa première saison par une bonne quatrième place sur les 2175 mètres de la grande piste. Sa première tentative à quatre ans coïncida avec ses débuts semi-classiques, soldés par une encourageante cinquième place dans le Prix Charles Tiercelin. Devancé de peu par Impact du Rib à l'arrivée du Prix de Luchon, il renoua avec la victoire dans l'important Prix de Neufchâtel, où il laissait à distance Igor Coulonces et le reste du peloton. Il déçut dans le Prix Ephrem Houël, mais se racheta huit jours plus tard en s'adjugeant avec autorité le Prix  d'Avignon, trottant 1'14"9 sur 2100 mètres. Dans le Prix de Sélection, il se maintint toujours aux avant-postes, sans pouvoir suivre lnsert Gédé pour finir, mais en n'abandonnant que de justesse la deuxième place à Giant Cat. Il confirma cette valeur en n'étant devancé que par lnsert Gédé à l'arrivée du Prix Phaëton, puis se montra fautif dans le Prix Gaston Brunet Il traça un bon parcours dans le Critérium des 4 Ans, où il prenait la sixième place, échouant de peu pour un accessit, Victime de petits problèmes, il fut ensuite éloigné des pistes durant six mois.
Il courut remarquablement pour sa rentrée, en novembre, devancé de peu par Ispalion Jarzéen, parti 25 mètres devant lui, dans le Prix de la Drôme. Devancé par Isério dans le Prix de Reims, il termina la saison par une huitième place dans le Prix Ariste Hémard. Cinquième du Prix de Croix et sixième du Prix Jean Le Gonidec pour débuter son année de cinq ans, il ne put résister à Ispalion Jarzéen et Iouky du Pré à l'arrivée du Prix de Verdun. Après deux accessits en province, il renoua avec la victoire aux Sables d'Olonne devançant Ivulcania, puis dut se contenter de la sixième place dans le Prix Jockey, pas très heureux, mais signant son record de 1'13"5. Dominé dans le Critérium des 5 Ans, il traça deux parcours honorables à Toulouse et au Mans, puis débuta sous la selle par une encourageante cinquième place dans le Prix Alfred Lefèvre. Malheureux dans le Prix Pierre Van Troyen, où il terminait très vite sans parvenir à rejoindre Ighanian, c'est au monté qu'il allait remporter le succès qu'il méritait. Il se montra en effet dominateur pour laisser à distance Incisif Gédé et Italica Gédé à l'arrivée du Prix Edmond Henry. Fautif dans l'important Prix de Chenonceaux alors qu'un accessit lui était acquis, il ne put contrer Ispalion Jarzéen et Impact du Rib dans le Prix Joseph Lafosse, tout en trottant 1'15"7 pour s'octroyer la troisième place.
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Itou Jim, vu d'un peu plus près :
D'abord, ce n'est pas un petit cheval alezan, comme on pourrait le décrire en le voyant à la télé. C'est en fait un athlète râblé qui pèse ses 550 kilogrammes tout mouillé. Il a été ménagé, n'a pas fait de courses dures à répétition, la plus dure ayant été le prix de l'Atantique vraisemblablement. Il a fini aussi vite que Fan Idole, mais avait perdu une vingtaine de mètres au départ. On ne lui a pas demandé de faire les extérieurs et il n'a jamais été bousculé pour obtenir une 5, 6 ème ou septième place. Il n'a donc pas le panache qu'ont montré certains de ses adversaires, mais a du taper dans l'œil de ceux qui savent regarder et analyser les courses.
Ces observateurs pourraient se poser une question en regardant attentivement sa carrière. On pourrait lui trouver une période moins faste qui ne reflète pas la progression  vers la tête de sa génération. En effet, après le Critérium des 4 ans en mai 2000, il a été mis au repos et a fait un coup de sang juste avant sa rentrée.  Pendant 1 an, il a couru en demi-teinte, en se disant qu'un cheval ne se remettait pas d'un coup de sang aussi rapidement. Mais, à la suite d'un examen radiographique, un vétérinaire suisse a constaté que le cheval yearling s'était cassé deux cotes et trop près de la colonne pour une intervention. Il notait que le cheval semblait tout neuf, pas usé par rapport à d'autres. Mais plus le doute s'installait, plus Jean-Marie Monclin était timoré.
Il a fallu attendre un test à l'effort à Angers, à la suite duquel les vétérinaires demandèrent d'entraîner le cheval beaucoup plus durement. Les tests révélaient une capacité d'endurance très au-dessus de la normale. Rétrospectivement, cela expliquait le coup de sang.
Jean-Marie Monclin l'entreprit dans cet esprit, envisageant même de le faire monter par Ludovic Mollard. Son meeting 2001-2002 fut de toute beauté.
Le cheval n'est pas fautif de lui même. Il veut trop bien faire à l'autostart et ne comprend pas qu'il ne puisse pas accélérer tout de suite. Il va courir à l'étranger à l'attelé pour se donner des titres en vue de sa carrière d'étalon. Pourra-t'il épingler un Groupe I?
Ce n'est pas un crack, mais un très très bon cheval en tout cas, un des plus polyvalents sûrement. En plus, il a le moral, ses 7 dernières courses, il les a terminées en finissant très fort… Et s'il progressait!!!
Qui vivra verra… En tout cas, il commence une deuxième carrière, celle d'étalon, pour laquelle il a beaucoup d'Itou dans son jeu.
Non! d'Atouts