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Photo J.-L. Arnaudet) Malchanceux au monté dans le Prix de Cornulier, Itou Jim a trouvé une belle compensation, au sulky cette fois, en s'adjugeant le Prix de l'Union Européenne aux dépens d'un valeureux Gigant Neo. Hamster Doré prive Général du Lupin de la troisième place.
Comme dans le Prix d'Amérique avec Abano As, le driver belge Jos Verbeeck a su profiter d'un beau parcours, dimanche à Vincennes au sulky d'Itou Jim, pour enlever le dernier gros international du meeting. Le pensionnaire de Jean-Marie Monclin a donc enfin trouvé son jour, en confirmant une tendance observée de plus en plus couramment : les marges de manoeuvre sont de plus en plus réduites, au sommet de la pyramide...
«C'est là qu'il la gagne», affirme Jean-Marie Monclin en suivant le parcours d'Itou Jim et de Jos Verbeeck dans le Prix de l'Union Européenne. Le peloton vient de sortir du tournant final... « A sa place, j'aurais sûrement tiré en dehors alors que lui, il est resté à la corde. Et c'est comme ça qu'il la gagne. » L'entraîneur a la mémoire courte. Certes, douze ans se sont écoulés depuis la victoire d'Atout du Closet, dans le Critérium des 3 Ans 1991. Mais, ce jour-là, au sulky de ce pensionnaire de Léopold Verroken, Monclin avait fait à peu près la même chose que Verbeeck dimanche, et il avait gagné. C'était alors l'un des pilotes les plus adroits et les plus recherchés de Vincennes. Et, s'il n'avait pas été victime d'un grave accident quelques semaines plus tard, il en serait probablement de même aujourd'hui. Le monde a beaucoup changé, depuis 1991, quoique, d'un point de vue irakien, ça puisse se discuter. La grande piste n'est plus la même, les champions ne sont plus les mêmes, les chevaux, les sulkys, les méthodes d'entraînement ont évolué, et Jean-Marie Monclin préfère désormais céder sa place aux catch-drivers lorsque, comme dimanche, il espère un grand succès. Il avait, en effet, de bonnes raisons d'espérer. Itou Jim n'est pas une apparition météorique à laquelle personne ne s'attendait. Ce bon cheval monté a grimpé un nouvel échelon, cet hiver, tout en jouant de malchance à plusieurs reprises. Placé au meilleur niveau sous la selle, il restait, dimanche, sur une belle troisième place dans le Prix de Paris, au terme d'un parcours longtemps encombré. Associé à Jos Verbeeck, il était offert à 11/1, une des cinq premières cotes du peloton. Ce qui a fait la différence entre la place et la victoire, cette fois, c'est un concours de circonstances, comme souvent à ce niveau, désormais. En forme et bien drivé, Itou Jim a saisi sa chance. Le déroulement et le résultat du Prix de l'Union Européenne démontrent encore, si besoin est, que les marges de manoeuvre des champions de Vincennes sont minces. L'époque des Ourasi ou des Ténor de Baune pouvant se permettre de tourner autour des pelotons est révolue. Varenne, lui-même, avait ses faiblesses, et ses adversaires espéraient toujours une erreur tactique de son driver. Ferré, Général du Lupin n'est pas tout à fait la tornade blonde qu'on redoutait dimanche. Venu à toute vitesse au coeur de la montée, le partenaire de Jean-Michel Bazire, qui faisait en outre une petite rentrée, n'a pas tenu le coup jusqu'à la fin. On en verra peut-être plus samedi prochain. Le 5 ans Gigant Neo, remarquable à la deuxième place après avoir pris les devants dès le premier virage, a échoué de peu après avoir servi de lièvre au lauréat et quitté la corde, là où Verbeeck l'a gardée. Le champion de Stefan Melander avait le droit de dire pouce, dimanche. On ne lui en aurait pas voulu, car il a lutté dès le début de l'hiver au top niveau, puis a défié bravement ses aînés dans le Prix d'Amérique, puis le Prix de France. Or, il a jeté encore une fois toutes ses forces dans la bataille, sans rechigner. Ce Gigant Neo a vraiment un truc dans les tripes qui n'est pas commun et il est regrettable qu'il n'ait pas été récompensé pour ces débauches d'efforts. Il devrait y avoir un prix pour les grands animateurs des meetings. Jalba du Pont, cinquième dimanche après avoir dû trotter à flanc de peloton tout le parcours, a passé sans problème son examen de passage dans la cour des grands. La partenaire de Jean-Yves Rayon, qui regrettait de ne pas avoir pris un meilleur départ et d'avoir ensuite dû subir la course, aurait très bien pu se rendre pour finir. Or, la fille de Baccarat du Pont n'a jamais molli. Elle aussi a grimpé un échelon, cet hiver. La relève, finalement, n'est peut-être pas si loin.
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