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article paru dans le n°38 de Trot magazine
De tous les trotteurs de valeur qui se produisent actuellement, Itou Jim est sans conteste le plus attachant. Il est de ceux qui n'ont jamais eu la partie facile, étant peut-être moins doué que d'autres et il ne serait aujourd'hui qu'un bon cheval de série s'il n'avait pas senti à ses côtés la main de l'homme pour le guider dans son travail et tisser autour de lui une formidable complicité. La réussite, il la doit à la seule présence de celui qui veille sur lui, dont il serait volontiers le double. Itou Jim, c'est Jean-Marie Monclin et Jean-Marie Monclin, c'est aussi Itou Jim. Parcours et attitude similaires, avec au final, une superbe récompensse.
Itou Jim ne quitte pas l'Anjou, sa terre d'élevage, puisqu'il rejoint les boxes de Jean-Marie Monclin. Le cavalier prometteur des années quatre-vingts s'est hissé au sommet de son art en quelques années, se révélant aussi entraîneur de talent. Une grave chute au sulky à Vincennes stoppe son ascension. Très touché dans sa chair, Jean-Marie Monclin doit prendre le recul nécessaire pour recouvrer la santé et disparaît des programmes. Il reprend les commandes sans avoir tout à fait évacué les séquelles de son accident, alors que les courses deviennent de plus en plus physiques. Il doit l'admettre et se concentrer davantage sur l'entraînement, où il jette toutes ses forces pour élever le niveau de Dojo de Talonay et Draga, deux de ses élèves les plus populaires auprès du public. Le départ de la jument, envoyée chez un confrère poursuivre sa carrière lui fait mal. Il serre les dents, mais continue son tour de cour. Il y a des poulains à débourrer.
Un vrai cheval de course
Parmi eux, Itou Jim. Qualifié sans tapage au mois de septembre de ses deux ans, il est ensuite mis en réserve jusqu'au printemps suivant. Troisième pour ses débuts à Angers, il trouve sur sa route un adversaire qui le devance d'une place et qui comptera ensuite dans sa carrière, Iouky du Pré. Excellent en grande province et vainqueur à trois reprises lors de son premier semestre initiatique, puis lauréat à Vincennes, Itou Jim conclut la saison aux portes des semi-classiques. C'est cette catégorie qu'il découvre à quatre ans, prenant la cinquième place du Prix Charles Tiercelin, avant de participer à son premier groupe I et monter sur le podium dans le Prix de Sélection, dominé seulement par Insert Gédé et Giant Cat. Itou Jim alterne Paris et la province, répète assez souvent ses courses, mais reste parfois hésitant au départ et surtout éprouve des difficultés à négocier le dernier tournant à Vincennes.
Troubles du comportement ou possible atteinte physique, Jean-Marie Monclin lui accorde six mois de repos. Itou Jim revient à cinq ans disputer les épreuves de sélection à l'attelage, sans réel éclat, se changeant les idées en province où il signe sa seule victoire de l'année au sulky sur l'hippodrome des Sables-d'Olonne. Certes, Itou Jim répond souvent présent dans les tournois d'élite, mais l'important n'est pas que de participer. Il faut gagner, et le fils d'Arnaqueur tend une carte de visite encore vierge de succès dans une course de groupe. Que faire ? Le cheval est bon, mais pas tout bon et encore moins arrivé à maturité. Jean-Marie Monclin réfléchit. Présenter son élève sous la selle, il y pense à présent. D'autres auraient tenté l'expérience par anticipation ou par défaut, en risquant de tout casser. Lui a été jockey, il en a vu et monté des trotteurs que l'on n'a jamais retrouvés, épuisés de porter l'homme sur un corps d'adolescent. Les débuts sont honorables et dès la seconde tentative dans la discipline, Itou Jim s'adjuge dans un style prometteur le semi-classique Prix Edmond Henry, événement clé dans la carrière du courageux alezan et de son propriétaire-entraîneur. C'est aussi une belle aventure à leurs côtés que va vivre Ludovic Mollard, le fidèle collaborateur de Jean-MarieMonclin, passé professionnel dans l'intervalle. Confirmé par son patron comme seul partenaire d'Itou Jim, le jeune cavalier obtient deux accessits d'honneurs dans les épreuves reines que sont les Prix de Cornulier et des Centaures, avant de remporter le semi-classique Prix Louis Forcinal et le groupe III Prix Guillaume de Bellaigue, son dernier succès en date.
(Découvrez la suite de cet article dans le n°38 de Trot magazine. Inclus son pedigree. Commander )
François Wantz
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